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1) Qu’est qu’un lobby ?

 

Un lobby est un groupe de différents acteurs qui tentent d’influencer les lois, les réglementations, les normes ou encore les taxes par l’intermédiaire de pression ou d’influence sur les personnes détentrices du pouvoir (ceux qui votent les lois : les députés en Europe). Le rôle des lobbies est donc de changer une décision, d’en créer un autre ou de l’annuler.

 

Exemple : Le lobby du tabac est constitué de différents acteurs : le groupe des citoyens fumeurs, les fabricants de cigarettes, les producteurs de tabac et le groupe des bureaux de tabac Ces acteurs unissent leurs arguments dans la défense d’un intérêt commun, le droit de fumer et de vendre des cigarettes.

 

Pour changer ces mesures législatives les lobbies exercent une activité de lobbying

Les lobbies ont connu une très forte expansion ces dernières années car ils sont très utiles pour les entreprises.

 

Les lobbies sont vus de différentes manières en fonction des pays. 

En effet au Etats unis le lobbying des entreprises qui tentent

de faire valoir leur droit dans leur domaine est considéré comme normal.

De plus cette pratique du lobbying est profondément ancrée dans la société.

En France au contraire la pratique du lobbying est vue de manière très négative.

Elle est souvent considérée comme un acte anti démocratique.

 

On parle souvent de guerre des lobbies. En effet à l’annonce d’une loi

ou d’une reforme un lobbying de masse se met en place entre entreprises

et pouvoirs publics. Les deux adversaires s’échangent des arguments

souvent basés sur des sondages ou   des chiffres très significatifs.

 

 

 

 

 

 

 

 

2) Les grandes guerres du lobby Coca Cola

 

Coca-Cola est une boisson très contestée, donc très réglementée. Cette firme a recours très souvent au lobbying de masse afin de réduire au maximum ces règlementations. En 2014 Coca-Cola Etats-Unis a consacré plus de 7 millions de dollars au lobbying, une somme colossale mais moins importante qu’en  2009, où près de 10 millions de dollars avaient été consacrés au lobbying, un record pour la firme d’Atlanta.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2012, Californie : Victoire du lobby de l’agro-alimentaire

 

En 2012 une guerre entre lobbies et pouvoirs publics a éclaté en Californie. Le 6 novembre 2012 les américains étaient appelés à voter pour leur nouveau président (Barack Obama). Mais les Californiens devaient dans le même temps  voter oui ou non sur une modification constitutionnelle consistant à l’obligation d’étiqueter les produits alimentaires contenant des OGM (Organisme Génétiquement Modifié). Cette modification était connue sous le nom de « proposition 37 ».

Le OUI à cette proposition 37 était largement favori néanmoins le refus à cette proposition l’a emporté avec 54% des suffrages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les raisons de ce refus proviennent de la grande campagne de lobbying déployée par les géants de l’agroalimentaire comme Coca-Cola. Ces firmes ont réuni plus de 45 millions de dollars pour mener une campagne de communication pour toucher les citoyens californiens. Cette campagne de communication consistait à bombarder les citoyens de spots publicitaires prônant le NON à la proposition 37 ainsi que de messages radio appelant les californiens à refuser cette proposition.

Finalement ce projet fut abandonné et les géants de l’agro alimentaire on gagné cette guerre grâce à la puissance du lobbying.

 

2011, Europe : Pas de changement dans les étiquetages.

 

Une autre association de géants de l’agro-alimentaire dans le même genre a eu lieu en Europe entre 2008 et 2011 pour faire annuler une reforme du conseil européen visant à combattre l’obésité. En effet le conseil européen avait proposé d’adopter les mêmes reformes qu’en Angleterre en ce qui concerne l’étiquetage des emballages. Les anglais ont instauré un système de gommettes de différentes couleurs détaillant la quantité de sucre, de graisse, de graisse saturée et de sel  allant du rouge pour les plus grosses quantités au vert pour les quantités les plus faibles. Le projet Européen voulait adopter ces gommettes, en les apposant à l’avant des emballages selon des barèmes nutritionnels établis par les autorités de santé. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette proposition du parlement européen a fait bondir les industries agro-alimentaires, en particulier Coca Cola. Ces industries alimentaires avaient réuni près de 1 milliard d’euros pour le lobbying destiné à faire abandonner cette loi. Pour les eurodéputés cette campagne de lobbying fut  l’une des plus importantes jamais déployées.

 

Le lobby de l’agro-alimentaire avait choisi de submerger les eurodéputés de mails, envoyant entre 100 et 250 mails par jour, dans le but de noyer ces derniers dans la confusion. Cette stratégie de saturation est classique dans les actions de lobbying.

En complément, le lobby a également réalisé deux études scientifiques, financées par les géants de l’industrie agro-alimentaire comme Coca-Cola,  montrant que l’étiquetage actuel était suffisant pour informer les consommateurs, ces derniers percevant correctement les étiquettes.

 

Le risque pour ces géants de l’industrie agro-alimentaire comme Coca-cola était de voir leurs produits stigmatisés comme un produit nocif pour la santé. Le nouvel étiquetage obligatoire risquait de diminuer leurs ventes.

Finalement ce projet de loi a été abandonné. Ce fut donc une défaite pour les associations de consommateur qui dénonçaient le manque de lisibilité et de compréhension  des étiquettes et une grande victoire pour le lobby Coca Cola.

 

2014 : Censure en Australie due au lobbying de Coca-Cola :

 

Une des récentes affaires de lobbying dans laquelle Coca-Cola a été impliquée a opposé l’entreprise américaine à l’organisation de lutte pour le respect de l’environnement : Greenpeace. Cette affaire eu lieu en Australie en avril 2014. Dans ce pays on ne recycle pas suffisamment les emballages plastiques (comme les bouteilles de Coca-Cola) ce qui provoque la mort des animaux marins et menace l’environnement. Greenpeace, pour dénoncer ce manque de recyclage a donc monté un spot publicitaire plutôt choquant avec des bouteilles de Coca-Cola qui devait être diffusé à la mi-temps d’un match de rugby, soit à une heure de grande audience.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cependant le spot publicitaire ne fut jamais diffusé du fait des nombreuses pressions de Coca-Cola sur la chaine australienne qui devait le diffuser. Les lobbies ont donc été très utiles à l’entreprise américaine qui a fait pression à la fois sur la chaine mais aussi sur les pouvoirs publics australiens.

De plus Coca-Cola ne voulant pas dégrader l’image de sa marque a déclaré que la chaine australienne avait refusé de diffuser le spot publicitaire car il était trop choquant pour le public. En réponse à cela le directeur de la campagne pour le recyclage, Reece Turner a déclaré :  « Il y a quelque chose de vraiment bizarre quand une chaîne de télé est heureuse de montrer des images de jeux d’argent, de viols et de pillages, mais est trop effrayée pour diffuser un spot pour le recyclage ».

 

2012, la demi-victoire de Coca face au projet Français de taxe sur les boissons sucrée.

 

Le lobbying permet souvent a Coca-Cola d’éviter des reformes ou lois qui lui seraient préjudiciables. Malgré tout les victoires de Coca-cola ne sont pas toujours complètes comme par exemple en 2012 en France, lorsque la taxe sur les boissons sucrées a été adoptée malgré la campagne de lobbying impressionnante déployée par la firme Américaine.

 

En effet cette taxe du 1er janvier 2012 a engendré une guerre sans précédent entre les entreprises de sodas et l’Etat Français. Coca-Cola, premier concerné, a déployé un lobbysme de masse. L’entreprise américaine a avancé plusieurs arguments dont certains pourraient être assimilables à une forme de chantage.

Par exemple après l’annonce de cette taxe Coca-Cola a annoncé  la suspension d’un investissement de 17 millions d’euros dans une usine des Bouches-du-Rhône, aux Pennes-Mirabeau. Ce gel de l’investissement avait pour objectif de dissuader les pouvoirs publics de maintenir cette taxe.

La grande nouveauté du lobbying de Coca-Cola a été l’utilisation d’internet comme une arme redoutable. En effet le groupe avait créé un compte sur le réseau social Twitter sous le nom de #AntiTaxeSoda mais aussi une page web comportant ses arguments contre cette taxe. L’utilisation d’Internet et notamment des réseaux sociaux avait pour but de s’adresser directement aux consommateurs.

Les consommateurs d’ailleurs sont un très bon argument de dissuasion pour l’entreprise. Coca-cola a mené un sondage auprès des français pour savoir s’ils étaient pour ou contre cette taxe sodas et 58% des sondés ont répondu être contre cette taxe qu’ils estimaient inutile. Malgré ce lobbying de masse et l’appel aux consommateurs on sait que Coca-Cola a perdu cette bataille et que la taxe a été adoptée le 1er janvier 2012. 

 

Les conditions de la taxe ont néanmoins été réaménagées ce qui montre que l’état a pris en compte les nombreux arguments de Coca-Cola. A l’origine la taxe sur les boissons sucrées devait rapporter 240 millions d’euros par ans à l’état or cette taxe prévue initialement a été divisée par deux. Cette division de la taxe est la même pour les boissons contenant des édulcorants comme l’aspartame dans le Coca-Cola light. La taxe est passée de 80 millions de recettes à 40 millions grâce au lobbying de masse déployé par la firme américaine

Malgré cette révision de la taxe cela reste quand même une défaite pour le groupe américain aux vues des moyens mis en œuvres.

 

Le Lobbying de Coca-Cola est donc un bon moyen de défense contre les lois et restrictions contre la firme américaine. Cependant il reste très couteux et n’est pas toujours suffisant pour changer une décision.

Cette caricature est très représentative du poids des lobbies sur les décisions des députés. On voit ici un personnage répresentant les lobbies qui joue à un jeu vidéo dans lequel il fait voter les députés. Cette caricature montre donc que les lobbies manipulent les députés

Budget annuel consacré au lobbying par Coca-Cola aux Etats-unis entre 1998 et 2014 

Publicité contre la proposition 37. Ici deux part de pizza identiques sont présentées. Elles sont identiques afin de montrer qu une part de pizza avec ou sans label OGM restera une part de pizza et donc que le label OGM est inutile.

A gauche le système d'étiquetage européen qui est compliqué et peu clair. Ci-dessus le système d'étiquetage anglais qui fonctionne avec des gomettes de couleurs et qui est très simple.

Voici le spot qui devait être diffusé mais qui à été censuré grace au lobby Coca-Cola

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